Carnavals

Liés généralement à la fête chrétienne de Mardi gras, les carnavals sont un type de fête relativement répandu en Europe et en Amérique du Sud.

**Le carnaval de Nice**

La plus célèbre des fêtes niçoises :

Le Carnaval a été au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle, le témoignage le plus éclatant de la convivialité entre les Niçois et leurs hôtes de passage. Cette grande fête a même servi de modèle à Rio, qui a développé son grand carnaval après le passage de l'empereur Pedro II à Nice en 1888.Le Carnaval de Nice a la chance d'avoir l'un des plus riches et longs passés dans l'histoire des carnavals du monde. Il apparaît en 1294, lorsque les chroniques signalent la venue du comte de Provence Charles II, “pour y passer les jours joyeux du carnaval”. Du Moyen Age au XIXe siècle, le Carnaval se déroule dans un style différent selon l'époque. Au Moyen Age, une fête de bals et de mascarades; au siècle des Lumières, les bals masqués se déroulent à la mode vénitienne, en milieu fermé.Le carnaval change d'aspect lors du séjour, en 1830, du roi Charles-Félix. Pour la première fois, un “corso” fut organisé sur le Cours Saleya, en hommage aux souverains. A bord de voitures et de calèches, fleuries et décorées, les notables niçois défilèrent en “riches costumes” sous le balcon du Palais Royal.Très vite, les batailles de projectiles deviennent le jeu essentiel de la fête. A partir de 1892, les confetti de papier détrônent les confetti de plâtre réservés à Mardi gras et en 1873, un Comité organisateur du Carnaval, composé de riches hivernants et de membres de la bourgeoisie niçoise, institua une distribution de prix lors d'un premier défilé de chars.

Le roi du carnaval :

Avant le début du carnaval, Sa Majesté Carnaval arrive le vendredi soir sur la place Masséna afin d'annoncer l'ouverture de cette période de fête en prenant les clés de la ville. Le roi y trônera pendant toute la durée du carnaval. Le dernier soir du carnaval, il défile seul une dernière fois, avant d’être brûlé sur un bûcher en mer ou parfois sur la grève. Un feu d'artifice sonorisé inspiré du thème est alors tiré sur la baie des Anges.

Confectionner un char :

Le premier maillon dans la chaîne de fabrication est l'Office du tourisme et des congrès de Nice qui appelle à candidature pour la création de vingt dessins dans l'esprit du thème choisi. Depuis 2000, les dessinateurs de presse sont les Ymagiers et proposent les dessins des chars. Le directeur exécutif et le directeur artistique sélectionnent les meilleures propositions de chars. Depuis la loi Sapin, l’appel d’offre est d'usage. Cette loi de 1993 a contraint les très nombreux carnavaliers à se regrouper en société, passant d'une centaine de familles à quatre ou cinq. S'ensuit alors un tirage au sort pour définir quels carnavaliers feront quels chars. La construction elle-même débute en général en octobre. Il faut alors : Échafauder l'ossature en fer (deux tonnes par char) et les différentes articulations hydrauliques motorisées sur une plate-forme de trois mètres sur douze, montée sur essieux, le tout atteignant près de huit mètres de haut. Cette structure se voit appliquée des lattes de bois ou de grillage où sont accolées différentes couches de papiers rigides (mélange de cartes postales, papier journal, papier kraft, etc) avec une colle artisanale constituée d'eau chaude et de farine. Puis à partir de moules, deux méthodes sont employées. D’un côté, et selon la tradition, on réalise les bustes et les visages en résine ou en polystyrène, de l'autre, on utilise le polyester. Puis vient le temps du maquillage où cinq tonnes de peinture sont utilisées. Et enfin les habits sont confectionnés à même les mannequins. Au final, l'installation du système électrique, pour la motorisation et l'éclairage, est intégrée au char. Le record pour la taille d'un char est détenu par le « Roi des mascarades » de 2009. Il mesure dix-sept mètres de haut et arrive camouflé derrière les masques des rois des anciennes éditions du carnaval. En 2007, le « Roi de la très grande Mêlée » représentant Jacques Chirac atteignait les treize mètres de haut, dont près de six mètres pour la tête. Pour l'édition 2011, le Roi atteindra une hauteur de dix-huit mètres.

Parades :

Vingt chars par an de douze mètres de long sur trois de large et entre huit et quatorze mètres de haut, dont quatre chars en tête de cortège qui sont toujours le Roi, la Reine, Carnavalon, et la Soufflerie, un char projetant des confetti. Deux chars d'animation plus petits. Trente carnavaliers environ. Cent cinquante grosses têtes dont une trentaine en carton pâte. Leur poids varie de 1,5 à 12 kg. Cinq kilogrammes pour les grosses têtes faites en plastazote et un kilogramme pour les structures gonflables. Soixante troupes. Un tiers d'art de rue et de musique niçoises et régionales. Un tiers de délégations musicales et troupes musicales venues du monde entier. Quatre mille heures de travail réparties sur six mois. Vingt tonnes de confetti. Quinze pays. Huit groupes de vingt carnavaleurs pour chaque territoire de Nice soit cent soixante carnavaleurs.