Drogue en Guinée-Bissau

Liens

Introduction

Présentation générale de la Guinée (données, situation, indépendance, président)
Courte histoire (avant le colonialisme, arrivée portugaise, guerre, indépendance)
Économie (secteurs, entreprises, chômage…)

Idée : Introduire brièvement le pays et partir de l'histoire et de la difficulté économique pour introduire l'exemple du trafic de drogue + problématique

Pays ravagé par la guerre qui est “tombé” dans la drogue pour assurer un revenu…

La Guinée comme plaque tournante

Maureen

La Guinée-Bissau est entrain de devenir la plaque tournante du trafic de drogues en provenance d’Amérique latine et à destination de l’Europe. Ces dernières années, les quantités de cocaïne venues d’Amérique du Sud et en direction de l’Europe via l’Afrique de l’Ouest ont augmenté de manière conséquente. En Afrique de l'Ouest, entre 2005 et 2007, 33 tonnes de cocaïne destinées au marché européen ont été saisies par les services de répression européens et par les services africains de lutte contre la drogue alors qu'auparavant, les saisies pour l’ensemble du continent ne dépassaient presque jamais une tonne par an. Des trafiquants sud-américains se sont installés en Afrique de l’Ouest parce qu’ils y trouvent des avantages à exploiter la pauvreté et les faiblesses politiques de certains pays. La Guinée-Bissau est très vulnérable, car c'est le plus petit et le plus pauvre pays de la région. Le PIB par habitant est d'environ 700 dollars par an et le budget national équivaut à la valeur de 2 tonnes et demie de cocaïne en Europe. La Guinée-Bissau partage avec le Brésil, le Cap Vert et le Portugal la langue portugaise, mais aussi des liens culturels importants, et leur position géographique joue un rôle clé dans le trafic de cocaïne. Les risques judiciaires encourus par les trafiquants sont faibles en Guinée-Bissau, car le système judiciaire manque de moyens et souffre de la corruption. La seule et unique prison de Guinée-Bissau a été détruite lors des affrontements armés en 1998. Depuis les années 80, la consommation de cocaïne aux Etats-Unis est moins importante et aujourd’hui la production de cocaïne se dirige essentiellement vers l’Europe occidentale. Environ 27 % de la drogue consommée en Europe fait escale en Afrique de l’Ouest. Les cartels disposent de réseaux de relais importants en Guinée-Bissau mais aussi de moyens logistiques et financiers assez puissants, comme des avions et des bateaux. Cela leur permet de transporter la marchandise par voie aérienne ou fluviale jusqu’en Guinée-Bissau où ils disposent de relais. Lorsqu'elle arrive en Guinée-Bissau, la cocaïne est reconditionnée en petites quantités et est envoyée en Europe par des vols commerciaux. La drogue est dissimulée dans des bagages, des vêtements ou par ingestion. Le choix de passer par les pays d'Afrique de l'Ouest au lieu de l’expédier directement en Europe engendre des frais de transport supplémentaires. Mais ces dépenses sont amorties par la diminution des risques de saisies par les services de sécurité, la main-d’œuvre bon marché et la présence d’une importante communauté ouest africaine dans les principaux pays de consommation, qui peuvent alors servir de relais. La Guinée-Bissau est l'une des deux principales portes d’entrée de la cocaïne en provenance d’Amérique latine et l'une des deux principales portes de sortie vers l'Europe. Depuis 2006, 221 trafiquants originaires de la Guinée ont été interpellés dans des vols commerciaux en partance pour l’Europe.

Contexte et développement du trafic

Sandra

Le problème du trafic de drogue en Guinée-Bissau ne date pas d'aujourd'hui. Même si nous ne possédons pas de date précise pour ce qui est de son apparition, nous savons que ce trafic est né dans un pays marqué par l’instabilité politique, et ceci remonte au jour de l’indépendance du pays acquise en 1974. En effet, de là le pays connait de nombreux coups d’état qui se sont déroulés dans une importante violence illégitime. On en compte pas moins de 7 au jour d'aujourd'hui sans compter la guerre de 1999 qui a elle-même été la conséquence d'un renversement politique. De cette guerre et de cette instabilité politique, découle aussi une économie très faible. En effet, en 2005, le budget économique de la Guinée-Bissau provient de 75% des aides internationales, et 85% des habitants vivent avec moins de 1 dollar par jour soit moins de 0,76 euros. Le pays est aujourd'hui le troisième pays le plus pauvre au monde. Il connait aussi une insuffisance au niveau des infrastructures puisque tout le pays n'est pas desservi par l’électricité ! Cette pauvreté et ces instabilités sont perçues comme “chaotiques” pour les possibles investisseurs ce qui fait que le pays reste encré dans cette situation et que le développement ne semble être possible.

C'est alors que le pays devient une proie facile pour les trafiquants de drogue. Bien que les habitants, trop pauvres, ne possèdent pas les moyens de consommer les drogues, il n'en reste pas moins que le trafic devient pour eux une ressource économique importante. En effet, aujourd'hui, l’économie de la drogue serait supérieure au PIB du pays. Elle est alors pour les acteurs de ce trafic une richesse importante qu'il ne faudrait pas perdre.

Parallèlement, de nouveaux hommes politiques arrivent au pouvoir et parlent de mettre en route des mesures radicales face à ce trafic illégal. Ces discours font alors peur aux acteurs du trafic de cocaïne, ils doivent alors récupérer le pouvoir pour maintenir leur richesse, et c’est de là que vont découler de nouveaux coups d’État qui en plus de maintenir ce commerce illégal vont empêcher le pays de connaitre ne situation politique plus stable.

Ainsi pendant que certaines politiques tentent de réduire, d’interdire le trafic, d’autres font de leur possible pour maintenir l’instabilité du pays en usant de leur pouvoirs financier afin de profiter aussi de ce commerce international. On peut parler ici de « cercle vicieux », puisque l’agissement des politiques prohibitionnistes va entraîner l’agissement des pays participant au trafic. La violence illégale est alors la voie privilégiée afin de régler les désaccords mais aussi pour assurer la pérennité du commerce. La prohibition permettrait alors au commerce, du point de vue de ce « cercle vicieux », d’acquérir de l’importance. De plus, les trafiquants transnationaux fournissent à leurs relais des revenus leur permettant de mener un train de vie coûteux. En retour, ces relais assurent la continuité des échanges pour sauvegarder leurs revenus peu importe à quel prix. Les intrus à ce trafic sont alors tout de suite éliminés. De cette façon, le pouvoir financier des trafiquants crée un grand soutien pour la préservation et la sécurisation du trafic.

On peut alors se demander si la suppression des mesures contre le trafic pourrait, dans une certaine mesure, permettre de mettre un terme à certains de ces réseaux et ainsi de limiter les instabilités politiques du pays.

Mais quels sont ces personnes qui gèrent le trafic et qui ont à première vue un poids suffisamment important pour réussir tous ces coups d’états et maintenir le développement du commerce illégal ?


Sitographie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guin%C3%A9e-Bissau

http://www.actubenin.com/2013/?Tentative-de-coup-d-Etat-en-Guinee

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Guin%C3%A9e-Bissau

http://www.contrepoints.org/2012/05/06/82073-guinee-bissau-la-drogue-et-letat-volcan

http://www.humanite.fr/monde/bissau-un-fort-parfum-de-drogue-494699

L'armée comme acteur principal du trafic en Guinée-Bissau

Maxime

L’implication de l’armée de la Guinée-Bissau dans le trafic de drogue n’est plus a démontrer. La junte a transformé certaines routes en pistes de fortune et organisé des allers-et-retours1), acheminant plusieurs tonnes de cocaïne chaque année. De plus, l’ex-chef d’état-major Batista Tagmé Na Waié avait découvert 200 kg de cocaïne dans un hangar de l’armée une semaine avant d’être assassiné2). Ce trafic serait contrôlé par les hauts officiers qui refusent désormais de partir en retraite3) pour garder la mainmise sur cette source de revenus : le chef d’état-major Antonio Indiai, le chef de l’armée de l’air Ibrahima Papa Camara et Bubo Na Tchuto, qui est fiché sur la liste des trafiquants de drogues par les États-Unis.

L’organisation du trafic de drogue menée par la junte est en évolution. La Guinée-Bissau fut qualifiée de « narco-Etat » par l’ONUDC4) après le coup d’État du 12 avril 2012, lors duquel le Président intérimaire Raimundo Pereira et son Premier ministre Carlos Gomez Junior furent arrêtés par l’armée. En effet après cet évènement la junte organisa un trafic ostentatoire de cocaïne. La couverture médiatique apportée à ce cartel quelques années plus tard a impulsé des modifications du modus operandi de la junte ; la Guinée-Bissau est désormais qualifiée « d’État-volcan ». De prime abord, le trafic de drogue semble avoir disparu depuis qu'il n’y a plus de saisies de cargaisons de drogue. Bien au contraire, ce trafic désormais « souterrain » existe toujours et s’est intensifié ; en 2011, le prix du kilo de cocaïne a baissé de 41,2 %5) indiquant l’augmentation de la quantité de drogue en circulation. Toutefois, cet « État-volcan » fait périodiquement éruption en bouleversant la vie politique au gré des aléas du trafic de drogue.

L’attachement de la junte pour sa filière de cocaïne est un facteur d’instabilité politique en Guinée-Bissau. La junte élimine ou écarte les politiciens6) qui tentent de supprimer la rente prolifique de la drogue. Carlos Gomes Junior a tenté en vain d’ériger la police en contrepoids tout en diminuant les effectifs de l’armée. Le 16 décembre 2007, le parlement guinéen a adopté une loi d’amnistie7) qui efface les crimes des militaires liés au trafic de drogue commis jusqu’en octobre 2004 ; cette réforme vise à pousser les hauts officiers à ne plus craindre d’être poursuivi en justice8) et à accepter la mise en retraite afin de favoriser un renouveau de la politique.

La lutte contre le trafic de drogue au niveau international

Léa

Il n'y a pas à proprement parler de lutte interne contre le trafic de drogue en Guinée-Bissau, parce que comme on l'a vu, les personnes au pouvoir (les militaires) ont trop à perdre. On peut cependant parler du défunt président Malam Bacaï Sanha, pour qui la lutte contre le trafic de drogue était un point important de son programme, et qui allait de pair avec l'éradication de la pauvreté et de la corruption, sans que l'on puisse noter une grande avancée dans ce domaine.9) Un des principaux problèmes dans la lutte contre le trafic de stupéfiants en Guinée-Bissau est l'impunité dont bénéficient les acteurs importants du réseau.

D'ailleurs, selon l'ONU, le trafic de drogues s'est même intensifié depuis le putsch militaire du 12 avril de cette année, information démentie par le ministre de la Justice de Guinée-Bissau. Le trafic de drogue est intimement lié à la stabilité politique du pays, c'est pourquoi la lutte contre le trafic de stupéfiants mobilise à ce point la communauté internationale .

Les Nations-Unies ont décidé cet été de monter un sommet consacré au problème de la drogue en Guinée-Bissau, regroupant plusieurs organisations supra-nationales, dont la CEDEAO (la Communauté Économique des États d'Afrique de l'Ouest), l'Union Africaine, l'Union Européenne et la CPLP (Communauté des pays de langue portugaise).

Le Conseil de Sécurité de l'ONU estime son appui important, c'est pour cela qu'un bureau des Nations, le BINUGBIS10), est présent sur le terrain pour agir sur quatre thématiques principales, dont une assistance à la lutte contre les trafics (drogues et armes). Cette lutte passe par l'implantation d'un cadre juridique solide y compris au niveau local, de la lutte contre la corruption, des efforts vers la transparence financière de l’État. Parmi ses partenaires on peut remarquer la présence du Portugal.11)

On peut noter également la mise en place d'accord internationaux entre quelques pays des zones importantes du trafic de cocaïne : Amérique du Sud, Afrique de l'Ouest, Europe.

La Guinée-Bissau fait également d'ores et déjà partie du plan d'action de la CEDEAO contre le trafic de drogue et possède également son propre plan de lutte contre les stupéfiants, quoique il ne se soit pas révélé très efficace jusqu'à maintenant. Dans le plan de la CEDEAO, on peut donner comme exemple le projet de formation d'une douane transnationale formée et encadrée par des experts internationaux, l'importance d'un programme national pour chacun des pays concernés (dont la Guinée Bissau) ou encore l'Initiative Côte de l'Afrique de l'Ouest, qui est un plan de lutte des trafics illégaux qui rassemble quatre pays : la Sierra Leone, la Côte d'Ivoire, le Libéria et la Guinée-Bissau et qui travaille au niveau des frontières, notamment.12)

Ressources :

http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/CS10500.doc.htm

http://www.franceonu.org/la-france-a-l-onu/dossiers-geographiques/afrique/guinee-bissao/la-france-a-l-onu/dossiers-geographiques/afrique/guinee-bissao/article/guinee-bissao

1)
afriquedrogue.blogs.rfi.fr – 27 juin 2012 – « Armée et cocaïne font toujours bon ménage en Guinée-Bissau ».
2)
LesAfriques.com 15 mars 2009 ; l’Agence France Presse.
3)
Alberto Dabo, politologue – Afrik.com 3 août 2012.
4)
Rapport 2012 de l’Office contre la drogue et le crime des Nations unies
5)
d’après les données de afriquedrogue.blogs.rfi.fr
6)
http://www.slateafrique.com « Guinée-Bissau- L’armée contrôle toujours le trafic de cocaïne »
7)
IZF.net – Agence France Presse
8)
Courrier International – Hebdo n°908 – 27 mars 2008 – « La paix civile grâce à la drogue ».

Discussion

maureen toussieux, 08/11/2012 12:42

Je ne pourrai pas être là aujourd'hui, mais j'ai trouvé quelques documents qui peuvent être intéressants, je vous envoie les liens. Il faudrait structurer un peu notre thématique, je propose qu'on regroupe les deux premières idées (armée qui gère le trafic? et acteurs principaux du trafic) car elles se recoupent. Voila un lien (en français) qui pourrait donner quelques infos à ce sujet : http://afriquedrogue.blogs.rfi.fr/article/2012/06/27/armee-et-cocaine-font-toujours-bon-menage-en-guinee-bissau Ensuite j'ai trouvé un lien qui parle du problème de la drogue en Guinée Bissau, pour l'instant il ne rentre dans aucune idée écrite au dessus mais je pense que c'est un sujet à aborder, enfin c'est la base du thème quoi : http://www.france24.com/fr/20120419-guinee-bissau-coup-drogues-mali-niger-refugies-senegal-afrique-du-sud-nobel Sinon voila d'autres liens en français : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/07/31/97001-20120731FILWWW00239-guinee-bissau-hausse-du-trafic-de-drogue.php http://www.humanite.fr/monde/bissau-un-fort-parfum-de-drogue-494699 http://www.francetvinfo.fr/la-guinee-bissau-un-pays-abonne-aux-coups-d-etat-et-gangrene-par-la-drogue_83161.html

Il y en a beaucoup d'autres Si vous décidez de la structure et de qui fait quoi, pouvez vous tout noter ici? Personnellement je n'ai pas de préférence, je prendrai ce qui reste. A moins que je doive faire un résumé de toutes les publications en portugais, je n'ai pas trop bien compris ce que mr Chavagne voulait faire en séparant toutes les “spécialistes”.

Bon cours et à la semaine prochaine :)

Léa Bole du Chomont, 08/11/2012 17:41

Donc on a trouvé un plan général avec cinq parties. Il vous reste deux parties à vous départager, et si jamais on a loupé quelque chose il devrait y avoir moyen de rajouter ça…

Plan :

Intro- présentation générale du pays… (+conclusion)

La Guinée comme plaque tournante

Développement du trafic [Sandra]

L'armée comme acteur principal du trafic [Maxime]

L'ingérence des organisations internationales [Léa]

Voilà ! A la semaine prochaine !

maureen toussieux, 12/11/2012 11:16

Je veux bien faire la Guinée comme plaque tournante .. Je verrais jeudi avec mr Chavagne pour qu'il me précise si ma publication doit être en portugais ou pas, mais sinon je ferai la guinée comme plaque tournante ;) a jeudi

sandrat, 15/11/2012 15:00

Salut tout le monde, Je ne serais pas la aujourd'hui, mais j'ai travaillé ma partie, je pense qu'elle est complète. Je voulais vous la montrer mais je ne sais pas comment faire pour poster mon texte. Si vous pouviez m'aider ^^ Pour ma partie j'ai vraiment fait des résumés mais sa me prend déjà une page, car je me dis qu'il y a aussi vos parties à ajouter et il faudrait pas que sa se transforme en dossier. J'attends vos réponses ! Bon cours ;)

Léa Bole du Chomont, 22/11/2012 17:19

Salut ! Désolés de ne pas avoir répondu ! Du coup le prof m'a envoyé ta partie, on va la mettre d'ici peu dans l'article. A la prochaine

tetzlaff, 06/12/2012 17:22

Pour ma partie, “développement du trafic”, je n'ai pas trouvé de date précise, ou d’événement déclencheur qui expliquerait l'apparition de ce trafic de drogue. Du coup si vous trouvez quelques choses hésitez pas à me le dire. Merci :)

Léa Bole du Chomont, 06/12/2012 17:33

j'ai vu pas mal de fois que l'onu dénonçait une augmentation du trafic à partir du putsch de juin 2012 (démentie par le gouvernement), ça peut être un élément…

tetzlaff, 10/12/2012 13:05

Salut, j'ai modifié ma partie, si vous pouviez la relire pour me dire si sa vous convient. Pour la partie sur l'armée, je sais pas ce que vous en pensez mais je trouve qu'il manque de détail sur l'armée justement, Maxime tu parle beaucoup du pays des noms qu'on lui donne, mais peut-etre aurait-il fallu si possible trouver le nom de personnes importantes dans l'histoire de ce trafic et en reference avec l'armée, et essayer d'expliquer comment celle-ci fait, en dehors des coups d'etat, pour maintenir ce commerce… Apres je sais pas ce que tu as trouvé en docs mais quand on parlait de l'armée comme acteur principale je pensais vraiment qu'on parlerait d'elle et de son rôle. Enfin c'est mon avis après il y a des choses intéressantes :)

Vous pourriez laisser un commentaire si vous étiez connecté.