Mouvement des Sans Terre

Voici le drapeau du Mouvement des Sans-terre (MST).

Présentation

Plan du travail :

I./ Qui sont-ils ?

a) Définition du mouvement

b) Leurs idéologies politiques, valeurs et revendications

c) Leurs actions

II./ Historiques, création du MST.

a) Le mouvement des sans terres et l’époque du Colonialisme et dans les années après l’indépendance

b) Le mouvement des Sans terres pendant la Dictature c) Le mouvement des sans terres après la dictature et a l’époque de Lula et de Dilma Roussef

III./ Les acquis, le futur !

a) Les acquis au niveau de la reconnaissance internationale et nationale

b) Qu’en est-il pour le futur ?

INTRODUCTION :

Le brésil est l’un des pays les plus grand du monde, détenant la 5ème place mondiale. Il est souvent perçu comme le pays de la « fête », des plages et du soleil, mais est aussi connu pour ses nombreuses Favelas et la pauvreté très présente. Ce pays est en expansions et la pauvreté a déjà été réduite de beaucoup grâce au gouvernement du président Lula. Cependant, de nombreuses inégalités persistent. Dans ce dossier, nous aborderons principalement le problème du mouvement des Sans Terres, mouvement qui prend chaque jour une plus grande ampleur dans le pays. Ce mouvement intéresse aujourd’hui beaucoup de spécialiste car c’est un mouvement qui a su se forger sa propre réputation surmontant la critique et la discrimination des médias. Ce mouvement pacifiste a su s’imposer par des actions bien précises. On peut donc se demander quelles sont réellement les revendications du mouvement des sans terres au Brésil. Qui sont-ils vraiment et en quoi représentent-ils et ont-ils représenté un poids politique depuis leurs début à nos jours ?

Le MST, qu'est-ce que c'est?

Le Mouvement des Sans Terre (MST) est un large mouvement à caractère syndical, populaire et politique. Il lutte pour la terre, la réforme agraire et le changement social au Brésil. Depuis sa création en 1984, il a connu un tel essor qu'aujourd'hui il est devenu un acteur incontournable tant au Brésil que sur le plan international …

Fort de son soutien populaire, le MST est la cible de nombreuses critiques et violences de la part des grands propriétaires terriens et de leurs hommes de main.

Complément :

I./ Qui sont-ils ?

Définition

Le mouvement des sans terres au brésil aussi appelle MST est l’un des plus important mouvement sociopolitique des dernières années en Amérique Latine. C’est un mouvement qui milite pour que les paysans brésiliens ne possédant pas de terres ou l’ayant perdue, puisent disposer de terrains pour cultiver mais c’est aussi un mouvement qui lutte pour bien d’autres causes sociales et environnementales. C’est un mouvement qui s’est agrandi au fil des années depuis leur début dans les années soixante. Il est totalement indépendant d’un parti politique et de l’Eglise mais s’il a d’étroit rapport avec celle-ci.

On peut se demander qui sont exactement des sans terres. Par qui le groupe est-il composé ?

Tout d’abord le mouvement des sans terres est principalement composé de personnes pauvres luttant pour une idéologie. Les adhérant sont de tout âge, hommes, femmes ainsi que des enfants qui luttent pour des valeurs que nous détailleront plus loin. Les sans terres sont des travailleurs ruraux dont la relation avec la terre est précaire. Ce ne sont pas de grand producteurs mais au contraire des gens qui luttent pour réussir à nourrir l’entièreté de sa famille. Une des principales caractéristique de ce groupe, est son ouverture a « tous » C’est un groupe qui agit pacifiquement et qui l’a toujours fait malgré la vision qu’on leur donne dans les médias brésiliens.

En effet, l’image véhiculée est souvent celle d’individus violents et dangereux. Selon les médias ils ne respecteraient pas la propriété privée et n’hésiteraient pas à utiliser les armes pour obtenir ce qu’ils veulent. Cependant, plusieurs études dont une faite pour le « Jounal Zero Hora », journal brésilien, mettent en avant que les violences faite par les grand propriétaires terriens sur les sans terres seraient bien plus importante mais resterait pour la plupart du temps cachée. En général, le peu de cas de violence ou de légitime défense réalisée par les sans terres est sans arrêt médiatisé, répété et modifié. Malgré cela, le mouvement des sans terres a réussi à se faire une bonne image aux yeux de la majorité de la population brésilienne. C’est un mouvement qui a su se faire connaître a travers le monde par sa densité et ses actions. Il a su transmettre ses réelles valeurs sans que les médias réussissent à influencer le peuple brésilien. De plus, le MST a su se faire une place dans le poids politique comme par exemple leur participation a certains congrès a l’ONU. Le MST est soutenu dans le monde entier. Aux Etats unis, en Septembre 2011, des jeunes ont décidés de camper sur Waal Street en soutient aux sans terres. Quand la police a voulu les expulser, un grand groupe s’est créé en soutient.

b) Idéologies politiques, valeurs revendications.

Maintenant que nous avons étudier brièvement qui sont les sans terres, nous allons approfondir notre recherche en étudiant l’objectif de leur lutte et leurs valeurs.

Art. 3 de la Constitution Fédérale constitue plusieurs objectifs fondamentaux de la République du Brésil : I. Construire une Société libre, juste et solidaire II. Garantir le développement national III. Remédier a la pauvreté et a la marginalisation et réduire les inégalités sociales et régionale. IV. Promouvoir le bien de tous, sans différencier l’origine, le couleur de peau, le sexe, l’âge et peu importe quelle autre forme de discrimination.

Le mouvement des sans terre a pour objectif premier de respecter cette constitution qui est très bafouée au brésil. Pour cela ils mettent en œuvre plusieurs éléments qu’ils voudraient améliorés, détaillés ci-dessous.

Réforme agraire :

Il est nécessaire de savoir que le brésil, n’a jamais eu de réformes agraires. Le mouvement des sans terres à pour but principal de lutter pour une nouvelle réforme agraire au caractère populaire pour que l’accès à la terre soit possible pour tous et pour que ceux qui veulent travailler le puisse. Sachant que au brésil, certains propriétaires possèdent des terrains plus grand que la taille du Portugal et n’en font aucun usage, aucune cultivassions, les sans terres voudraient que la réforme agraire établisse une limite maximale à la propriété de terrains non cultivés. Les brésiliens, et principalement le mouvement, font la différence entre les « terres de travail » et les terres « d’affaires ». Selon le MST la terre ne devrait plus être un simple moyen de marchandise ou un moyen de production utilisé pour exploité le travail d’autrui, elle devrait représenté un espace de survie, de travail non aliéné au contraire de ce quelle était avant avec l’esclavagisme. La reforme agraire voudrait désapproprier les terres improductives et les distribuer à des familles, et des paysans sans terres. Elle changerai de nombreux aspect : Elle résoudrai les problèmes des sans terres et de la pauvreté dans la ville, les favelas, mais aussi, son but donnerai une solution aux problèmes alimentaires de la population. Elle devrait promouvoir la justice sociale car il est intolérant que une énorme concentration de richesses soit dans les mains de seulement quelques personnes.

Cette lutte pour la réforme agraire est la base de la contestation des sans terres, mais elle n’est pas son seul support. En effet, un deuxième point important est la lutte pour des produits plus sains et moins industriels. Ils veulent limiter les Organismes génétiquement modifiés ( OGM ), limiter les pesticides toxiques, et les énormes surfaces agricoles telles que les productions de Soja, de canne à sucre, etc. Ils sont absolument contre l’agro-alimentaire. Ainsi, cette phrase de Dom Tomas Balduin, président de la CPT, qu’il a prononcé lors d’une marche du MST, illustre bien la pensée du mouvement :

« L’industrie Agro-alimentaire est prédatrice de bien naturels, pollueuse d’environnement. Elle déclenche l’exode rural et augmente le chômage. La ou elle passe, il ne reste que la trace chaque fois plus profonde de la violence faite aux travailleurs et de la violation des droits de l’homme »

De même, ils trouvent qu’il est inconcevable d’exporter des matières premières en sachant qu’une bonne partie de la population souffre de malnutrition et que l’exportation ne devrait être mise en œuvre que comme un « supplément ». Les sans terres voudraient une augmentation de petites entreprises agricoles.

Accès a la culture et a l’éducation, démocratisation de la communication :

Autre principe fondamental pour le mouvement des sans terres est l’accès a la culture, et a l’éducation pour tous. Ils ont dalleurs, depuis leur création, créé prés de 1800 écoles. Ils se chargent d’éduquer les enfant vivant sur les terres occupées mais aussi a alphabétiser les adultes n’ayant pas eu auparavant accès a une éducation quelconque. Le mouvement lutte aussi pour une démocratisation de la communication. Ils luttent contre un monopole des grandes chaines et télévisions, de radios, de journaux. Selon eux, l’information serait détenue aujourd’hui, seulement par dix groupes majoritairement religieux. Les sans terres voudraient que chacun ait l’opportunité d’exprimer ses revendications dans la presse, dans les médias. Les médias ne doivent plus être un moyen de faire de l’argent mais un moyen pour le peuple de s’exprimer. Combattre contre la violence sexiste : Le MST combattent également contre la violence sexiste, c’est à dire qu’ils veulent une égalité entre les hommes et les femmes. Par exemple, dans leur corps « politique », 50% sont des femmes et 50% des hommes pour une égalité totale. Au brésil la violence et la discrimination en relations aux femmes sont très présentes et le mouvement désire lutter contre cela. De nos jours, le temps de travail des femmes est bien plus élevé que celui des hommes, alors que leur revenu est bien inférieur.

Santé publique :

Les sans terres réclament que les politiques de la santé publique soit améliorée. Au brésil pas tout le monde a la possibilité de se faire soigner. De plus, les hôpitaux sont souvent très mal équipés. Les plus pauvres n’ont pas l’argent pour se faire soigner. Les sans terres voudraient que l’Etat assure une santé correcte pour tous que ce soit en la rendant gratuite ou en créant plus d’hôpitaux, de points santé a travers le pays.

Système Politique plus démocratique et Diversité ethnique. :

La Population brésilienne est un vrais mélange de toutes sortes de populations : Indiens, Portugais, anciens esclaves angolais, Hollandais, Espagnols, américains et mêmes français. Mais malgré cela, le racisme est un phénomène très présent au brésil surtout envers les Indiens et les noirs. Le mouvement des sans terres voudrait, comme beaucoup d’autres, un monde plus égalitaire ou tous les individus sont acceptés. De plus, ils voudraient un système politique moins corrompu et plus démocratique, c’est à dire qui demanderai tout le temps la participation directe du peuple. Ils réclament une ample réforme politique qui garantirait la liberté des organisations politiques et qui contrôlerait la propagande politique.

C. Actions

Les sans terres n’agissent non pas de manière discrète, mais au contraire tente le tout pour le tout pour se faire remarquer par le plus grand nombre. Ils veulent faire connaître au monde et au brésil leurs revendications, leurs actions. C’est l’occupation des terres qui représente leur principal moyen d’action et de revendications. Les occupations doivent toujours avoir lieu en grand nombre et elles doivent avoir un effet spectaculaire. C’est en même temps un moyen de se faire remarquer mais aussi un moyen de subsistance et de survie afin de pouvoir cultiver, produire de quoi se nourrir et de quoi nourrir sa famille.

Les terrains occupés ne sont pas n’importe lesquels. En effet, il y a quand même certaines règles a respecter : Avant d’occuper une terre, le gouvernement doit vérifier si la terre est vraiment inoccupée et improductive et a partir de ce moment la, les sans terres rassemblent un certain nombre de personnes pour occuper la terre. Les médias utilisent souvent le mot « Envahir » mais les sans terres précisent qu’ils n’envahissent pas mais occupent afin de produire, et cultiver toutes sortes de produits que ce soit des fruits, des légumes, etc. Conditions de vie :

Les occupants vivent dans de simples baraques en bois, couvertes de bâches en plastique noire et portent le drapeau rouge orné du logo du mouvement. Ce qui caractérisent les sans terres dans leur actions, c’est le fait que ce ne sont pas des personnes figées, le visage triste mais ce sont au contraire des personnes vivantes qui montrent leur souffrance dans un attitude active. Le fait d’adopter cette attitude de protestation, de résister dans ses conditions difficiles avec fierté contribue a expliquer pourquoi le mouvement des sans terres est le seul mouvement politique dans l’histoire du brésil qui ait réussi à rester sans relâche sur la scène publique.

Les campements sont aussi perçus comme un moyen de société alternative à la société traditionnelle. Les valeurs sont basées sur la solidarité. Dans le film Comuna de Flora Bajard et Julien Terrié, une des occupantes explique que lorsqu’une famille n’a plus assez de nourriture, elle est aidée systématiquement par les autres. Ce n’est pas une honte de montrer ses faiblesses. Les terres étant aussi occupées des femmes et des enfants. Cette situation est parfois délicate et dangereuse vis a vis des « fazendeiros » c’est a dire les propriétaires des terres car ceux-ci n’hésitent pas a utiliser la violence pour chasser les occupants.

Mais l’occupation des terres n’est pas le seul moyen d’action du mouvement des sans terres. En effet, de nombreuses manifestations ainsi que des grandes marches ont eu lieu.

Dans leurs actions les sans terres sont aidés. Par exemple, le photographe Sebastiao Salgada, a organisé une exposition appelée « Terra », montrant a travers ses photographies les sans terres, leurs souffrances, les difficultés. C’est une exposition qui eu beaucoup de succès au brésil et qui a permis de transmettre en quelque sorte un message.

Origine et historique du Mouvement des Sans Terre

Le MST n'est pas une nouveauté dans l'histoire brésilienne, il incarne la poursuite des luttes paysannes qui ont existé depuis le début de la colonisation portugaise. Lisez l'article “l'histoire de la lutte pour la terre au Brésil”, Info terra, janvier 2000

Plus proche de nous, le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST) est né des occupations de terre qui se développèrent de manière isolée dans l'Etat du Rio Grande do Sul à la fin des années 1970 (1979-1983). La première occupation de terres improductives eut lieu le 7 septembre 1979.

Ces luttes, menées par des ligues paysannes, s'organisèrent peu à peu sous l'impulsion de syndicats ruraux, de l'Eglise et plus particulièrement de la Commission Pastorale de la Terre et formèrent le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre en janvier 1984 lors de la première rencontre nationale.

Depuis, le MST fédère les travailleurs ruraux et celles et ceux qui luttent contre la pauvreté et les inégalités sociales en milieu rural. Sa caractéristique est de dépasser les luttes locales et de porter son combat au niveau national.

Le MST a donc une histoire multiple qui s'enracine dans l'histoire de la lutte pour la terre au Brésil.

II./ Historique

A) Les sans terres à l’époque du Colonialisme et après l’indépendance

Le brésil fut colonisé par les portugais de l’année 1500 à 1815. Les portugais exploitent les richesses du pays et profitaient de l’esclavagismes pour faire de très grandes zones de cultivassions, afin d’exporter au Portugal. C’est pendant le colonialisme qu’a eu lieu le premier aménagement du territoire brésilien. A ce moment là, la distribution des terres est planifiée par la couronne portugaise. Les terres sont divisées et redistribués à seulement certaines personnes importantes, un très petit nombre. De ce fait, certaines personnes détenaient des terres dépassant la superficie que le Portugal. Ces titres leur permettaient d’utiliser les terres, d’en récolter les profits qui étaient bien souvent envoyé au Portugal. Les propriétés étaient héréditaires. C’était de grandes monocultures, des productions à grande échelle. Cela a entrainé, de fait, des gros problème d’alimentations au brésil que ce soit la sous alimentation des esclaves, du peuple mais aussi des colons. Lors de la période colonialiste, le mouvement des sans terre apparaît déjà indirectement. Certains esclaves s’enfuient et créent des petites zones cachées ou ils commencent à cultiver la terre pour survivre.

Lors de l’indépendance du brésil en 1822, il n’y a pas vraiment de changements. Les terres reviennent dans les mains de la couronne brésilienne. Il y a toujours énormément d’esclavagisme. Puis, les terres sont vendues, mais l’Etat fait attention a bien sélectionné les acheteurs. De plus, les esclaves ayant été acquittés ont l’interdiction de racheter des terres. L’abolition totale de l’esclavage aura seulement lieu de 1888. Du fait qu’ils n’aient aucun accès a la terre, on pourrait dire que c’est une façon de « libérer l’homme pour esclavagiser la terre. »

Après leur libération, les esclaves n’ont toujours aucun doit sur la terre mais ça ne les empêche pas de commencer à occuper des terres pour survivre. C’est le tout début du mouvement. Peu à peu, les hommes trop pauvres pour vivre décemment commencent à quitter les villes pour les rejoindre. Ensuite, les paysans qui devaient payer pour cultiver sur les terres d’un autre, n’en peuvent plus et se révoltent. Les « meeiros » devaient donner la moitié de leur production pour pouvoir utiliser les terres. Ces révolte et cette remise en question du système va entrainer le Congrès National des paysans et des travailleurs agricole en 1961. Le Slogan reflète leurs revendications :

« LA TERRE A CEUX QUI TRAVAILLENT »

Au même moment, les riches brésiliens fabriquent des faux titres afin de s’approprier de grandes surfaces de terre. C’est pour cela que de nos jours, de très grandes parcelles de terres appartiennent a une infâme partie de la population.

Les populations vont être de plus en plus engagées dans leur révolte et vont vouloir réclamer leur droit. Mais avec l’arrivée de la Dictature les choses vont changer.

B) Les sans terres pendant la dictature

Le 13 Mars 1964 Joao Goulart, le président, annonce, pour le plaisir de beaucoup, la réalisation d’une réforme agraire. Mais a peine l’avait-il annoncé que quelques jours après, le 31 Mars, le Maréchal Castelo Branco renverse le président et fait un coup d’Etat. Ce coup d’Etat instaure alors un régime militaire qui dure jusqu’en 1985. Cette dictature va être un ralentisseur pour le mouvement qui était alors en plein essor. Le régime va par exemple interdire tout rassemblement et toutes organisations sociales. Durant cette dictature, l’agriculture se mécanise ce qui provoque l’expulsion de nombreux petits paysans. Cette exclusion amplifie l’envie de révolution, l’esprit révolutionnaire mais il y a très peu de possibilités, peu de coordination du a l’interdiction de groupes, de rassemblements. De plus, le peu de groupes occupant des terres à cette époque sont violements traités si on les trouve et subissent même parfois des souffrances. La dictature est cruelle comme toutes les autres et la peur s’accentue.

Cependant en 1979 la première occupation massive a lieu dans la Fazenda Macali. C’est la première fois qu’il y a un si grand rassemblement des sans terre. Il faudra en outre attendre la fin de la dictature pour que le mouvement des sans terre soit réellement créé.

C) Les sans terres après la Dictature et à l’époque de Lula et de Dilma Roussef

La fin de la dictature ouvre de nouvelles portes pour le mouvement des sans terres. Le mouvement devient officiel en 1984 lors du premier rassemblement qui eu lieu à Cascavel dans l’Etat du Paraná. Leur Slogan sera :

« Occuper, Résister, Produire »

C’est une date significative car le mouvement était déjà en marche depuis la colonisation mais c’est a partir de ce moment la qu’il sera officiellement reconnu. Le mouvement recrute chaque jour plus de membres. Les habitants des favelas remettent en cause leurs vies et beaucoup décident de quitter ou rejoindre les habitants et vivre dans la nature. Dans le film Comuna dont nous avons parlé ci-dessus, une femme témoigne en expliquant qu’il est bien plus plaisant d’être dans la campagne, même s’il faut travailler dur que de vivre dans la pollution permanente sans argent et sans travail. Beaucoup penses comme elle, et rejoignent le mouvement. Lorsque Lula se présente aux élections présidentielles, le mouvement des sans terre est son principal soutient. Ils mettent tous leurs espoirs entre les main de cet homme, sorti des Favelas et ayant a peine fait ses études primaires, se présentant pour devenir président. Lula avait promis redistribuer des terres à un millions de familles paysannes soutenant sa devise : « Pour un brésil décent ! ».

Lorsque Lula fut élu, il tenta clairement de jouer avec l’eau et le feu en même temps en essayant de tenir ses promesses de redistributions et de créer un agro business en même temps. Lula ne tenu pas ses premières promesses et il fallu de nombreuses réclamations et occupations pour que en 2003, il décide de formuler un nouveau plan de réforme agraire. Ce restreignait ses promesses initiales a la moitié. Elles n’ont cependant pas été tenue non plus. A la moitié de son mandat présidentiel, Lula n’avait réussi a remplir a peine un quart de son objectif. Le 25/06/2009 même Le Figaro Journal Français titrai « Le Mouvement des paysans sans terre déçu par Lula ». Les Sans Terre espéraient de lui qu’il respecte ses promesses , mais sont également déçus sur d’autres points de son gouvernement. Ils reprochent à Lula le désastre écologique qu’il accepte dans son pays avec les monocultures, les produits chimiques, les graines transgéniques et la déforestation massive et croissante en Amazonie ainsi que la pollution des eaux par les engrais. De nos jours, pour les sans terre, l’élection de Dilma Rousseff n’est ni une mauvaise, ni une bonne chose. Les sans terres attendent de voir et attendent plusieurs choses de la part de la présidente brésilienne actuelle. Pour en citer quelques unes, dans les mesures urgentes le MST voudrait qu’elle établisse un plan d’urgence pour résoudre le problème de 60 milles familles qui campent, pour certaines, cela fait plus de cinq ans mais aussi qu’elle accélère le processus de désappropriation des terres, etc.

III./ Les acquis, le Futur

a) Au niveau de la reconnaissance internationale et nationale

Le mouvement des sans terres de nos jours a réussi a se faire une place importante dans la société au niveau national, avec toutes les aides reçues, les associations créées en leurs faveurs, etc. Des chanteurs ont écris des chansons en leur faveur tel que le chanteur de reggae « Skank » qui a écris et chanter « Sem Terra ». ( Annexe 2 ) Au niveau international ils ont aussi pris une place importante. Par exemple, une bonne partie des pays du monde a son site internet appelé « Les amis des Sans Terres » en toutes sortes de langues différentes afin d’informer leur pays pour les mobiliser. En France par exemple, l’association Attac soutient fortement les sans terres au brésil. Beaucoup de mouvements sont connu au niveau national, mas dans le cas de sans terres c’est une réussite spectaculaire d’avoir su propager ses valeurs et sa lutte a travers le monde. Il est important de préciser que cette reconnaissance mondiale sort directement du fruit de leur travail. C’est un élément qu’ils ont cultivé au fil des années tout comme ils cultivent leurs terres, en manifestant, en occupant, en criant leur souffrance a travers le monde. L’Etat et les médias ne les a aidés en rien dans cette quête de la reconnaissance.Cela est un acquis important pour les sans terre car c’est de cette manière qu’ils ont réussi a être soutenu par le peuple malgré la critique médiatique importante. Un autre acquis des sans terre est le fait que de nombreuses familles ont retrouvé une situation régulière , même s’il en reste encore beaucoup vivant dans une situation instable mais cela montre clairement que leur lutte mène a ce qu’ils recherchent. Le processus est lent, et les sans terres voudraient l’accélérer. Souvent l’occupation dure de long mois, des années avant que la terre soit reconnue et qu’ils puissent construire des installations décentes. Cependant, ils ont la preuve que s’ils continuent à lutter, ils approcheront peu à peu du but. Ils ont su s’imposer comme un vrais poids politique du fait qu’ils sont de plus en plus nombreux, et que ils influent sur les décisions du gouvernement concernant les terres, l’éducation, la santé, etc. En manifestant ils attirent l’attention du peuple et les influencent. De plus, en 1997, le prix International du Roi Baudouin pour le Développement est atribué au mouvement des sans terre a Bruxelles. Il est attribué tous les ans aux personnes ayant apporter une contribution importante a l’aide des pays du Sud.

b) Qu’en est-il pour leur futur ?

Les sans terre vont continuer a lutter fermement pour ce qu’ils revendiquent et demander que leurs droits soit amplifiés. Le mouvement des sans terres n’a pas fini de s’agrandir car chaque jours des hommes, des femmes et des enfants les rejoignent.

En 2014, avec la coupe du monde de football, une grande quantité de Favelas vont être détruites pour laisser place a des hôtels, des espaces de rassemblement, ou autre, ce qui va provoquer l’expulsion des personnes y vivant. Les terrains sont sujets aujourd’hui a beaucoup de spéculations. Par exemple, un grand groupe de personnes pauvres s’étant installés sur des terrains près de la ville de Fortaleza vont en être bientôt expulsés car le terrain est en train d’être racheté. Où vont aller ses personnes ? Aujourd’hui on peut penser quelles rejoindront le mouvement des sans terres car il n’y a plus d’espace nulle part. On entend souvent dire que la coupe du monde va apporter que du positif au pays, avec des bénéfices économiques impressionnants, mais on occulte cette partie négative. Les sans terres sont loin d’être a la fin de leur quête et on peut espérer que d’ici quelques années ils obtiennent un monde plus juste dans ce monde actuel de consommation de masse et de dépenses. Ses personnes désirent seulement manger, dormir, travailler.

CONCLUSION :

Ainsi, ce qui reste paradoxal c’est bien cette situation ou au brésil les grandes cultures sont destinées a l’exportation au point même que le pays aujourd’hui se trouve dans une situation de dépendance alimentaire et que la famine est très présente. C’est un comble pour un pays avec autant de ressources et de potentiel. Les petit paysans veulent des terres pour cultiver, pour nourrir leur village, leur famille, mais n’y ont pas droit et sont contraints a les occuper pour pouvoir cultiver. Ils ne réclament pas des terres déjà occupées ou cultivée, mais des terres laissées a l’abandon, sans occupation quelconque. Ils veulent une justice pour leur pays, une égalité des sexes, un meilleur accès à la santé et a l’éducation, une liberté d’expression dans les médias, et une nouvelle réforme agraire qui leur donne des droits. Ce mouvement des sans terres après avoir commencé doucement pendant la colonisation, avec les esclaves, a été encore ralenti pendant la dictature, pour enfin subir une expansion impressionnante à la fin de la dictature et pendant les années qui suivirent. Ils ont su être un poids politique en soutenant Lula, qui les a finalement déçus ne tenant pas ses promesses envers eux. Ils ont su se faire une place importante dans le pays et compte encore approfondir leur lutte. Le mouvement des sans Terres serait-il pas un exemple a suivre, pour lutter contre les droits de l’hommes qui sont sans arrêts bafoués ?

Bibliositographie

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Reportage de 2,11 min, version française, Sony PD DV CAM.

Comuna. Reportage. Flora Bajard et Julien Terrié. 21 MARS 2011

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SITOGRAPHIE :

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