Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentesRévision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
ressources:toutes:dialoguiinterculturali_poesia [10/12/2009 18:36] jpcressources:toutes:dialoguiinterculturali_poesia [24/11/2022 05:34] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
Ligne 4: Ligne 4:
  
  
-Saint Augustin écrivait : +<html><p><font color=#FF3300 size=3><strong>Saint Augustin écrivait : 
-« La vie est un livre, et ce qui ne voyage pas n'en lisent qu'une seule page »+« La vie est un livre, et ce qui ne voyage pas n'en lisent qu'une seule page ».</strong></font></p></html>
  
-En littérature, nous avons à notre disposition le genre poétique. En effet les poètes ont été très inspirés par le thème du voyage : le voyage en tant que tel qui donne l'envie d'aller à la rencontre d'autres pays et d'autres cultures.  +<html><p><font color=#9400D3 size=2> 
-Le voyage de Maxime Du Camp.+En littérature, nous avons à notre disposition le genre poétique.<BR> 
 +En effet les poètes ont été très inspirés par le thème du voyage :<BR> 
 +le voyage en tant que tel qui donne l'envie d'aller à la rencontre<BR> 
 +d'autres pays et d'autres cultures.<P> 
 +Le voyage de Maxime Du Camp.</font></p></html>
  
 I I
  
-Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, +Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,\\ 
-L'univers est égal à son vaste appétit. +L'univers est égal à son vaste appétit.\\ 
-Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! +Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !\\ 
-Aux yeux du souvenir que le monde est petit !+Aux yeux du souvenir que le monde est petit !\\
  
-Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, +Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,\\ 
-Le cœur gros de rancune et de désirs amers, +Le cœur gros de rancune et de désirs amers,\\ 
-Et nous allons, suivant le rythme de la lame, +Et nous allons, suivant le rythme de la lame,\\ 
-Berçant notre infini sur le fini des mers :+Berçant notre infini sur le fini des mers :\\
  
-Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; +Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;\\ 
-D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, +D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,\\ 
-Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, +Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,\\ 
-La Circé tyrannique aux dangereux parfums.+La Circé tyrannique aux dangereux parfums.\\
  
-Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent +Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent\\ 
-D'espace et de lumière et de cieux embrasés ; +D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;\\ 
-La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, +La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,\\ 
-Effacent lentement la marque des baisers.+Effacent lentement la marque des baisers.\\
  
-Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent +Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent\\ 
-Pour partir, cœurs légers, semblables Heureux qui comme Ulysse. +Pour partir, cœurs légers, semblables Heureux qui comme Ulysse.\\ 
-aux ballons, +aux ballons,\\ 
-De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, +De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,\\ 
-Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !+Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !\\
  
-Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, +Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,\\ 
-Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon, +Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,\\ 
-De vastes voluptés, changeantes, inconnues, +De vastes voluptés, changeantes, inconnues,\\ 
-Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !+Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !\\
  
 II II
  
-Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule +Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule\\ 
-Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils +Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils\\ 
-La Curiosité nous tourmente et nous roule, +La Curiosité nous tourmente et nous roule,\\ 
-Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.+Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.\\
  
-Singulière fortune où le but se déplace, +Singulière fortune où le but se déplace,\\ 
-Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où ! +Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !\\ 
-Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse, +Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,\\ 
-Pour trouver le repos court toujours comme un fou !+Pour trouver le repos court toujours comme un fou !\\
  
-Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; +Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;\\ 
-Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! " +Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! "\\ 
-Une voix de la hune, ardente et folle, crie . +Une voix de la hune, ardente et folle, crie.\\ 
-" Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !+" Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !\\
  
-Chaque îlot signalé par l'homme de vigie +Chaque îlot signalé par l'homme de vigie\\ 
-Est un Eldorado promis par le Destin ; +Est un Eldorado promis par le Destin ;\\ 
-L'Imagination qui dresse son orgie +L'Imagination qui dresse son orgie\\ 
-Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.+Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.\\
  
-Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques !  +Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! \\ 
-Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, +Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,\\ 
-Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques  +Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques \\ 
-Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?+Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?\\
  
-Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, +Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,\\ 
-Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ; +Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ;\\ 
-Son œil ensorcelé découvre une Capoue +Son œil ensorcelé découvre une Capoue\\ 
-Partout où la chandelle illumine un taudis.+Partout où la chandelle illumine un taudis.\\
  
 III III
  
-Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires +Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires\\ 
-Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! +Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !\\ 
-Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, +Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,\\ 
-Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.+Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.\\
  
-Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! +Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !\\ 
-Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, +Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,\\ 
-Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, +Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,\\ 
-Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.+Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.\\
  
-Dites, qu'avez-vous vu ?+Dites, qu'avez-vous vu ?\\
  
 IV IV
  
-" Nous avons vu des astres +" Nous avons vu des astres\\ 
-Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; +Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;\\ 
-Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres, +Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,\\ 
-Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.+Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.\\
  
-La gloire du soleil sur la mer violette,  +La gloire du soleil sur la mer violette,\\ 
-La gloire des cités dans le soleil couchant,  +La gloire des cités dans le soleil couchant,\\ 
-Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète  +Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète\\ 
-De plonger dans un ciel au reflet alléchant.+De plonger dans un ciel au reflet alléchant.\\
  
-Les plus riches cités, les plus grands paysages,  +Les plus riches cités, les plus grands paysages,\\ 
-Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux  +Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux\\ 
-De ceux que le hasard fait avec les nuages.  +De ceux que le hasard fait avec les nuages.\\ 
-Et toujours le désir nous rendait soucieux !+Et toujours le désir nous rendait soucieux !\\
  
-- La jouissance ajoute au désir de la force.  +- La jouissance ajoute au désir de la force.\\ 
-Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,  +Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,\\ 
-Cependant que grossit et durcit ton écorce,  +Cependant que grossit et durcit ton écorce,\\  
-Tes branches veulent voir le soleil de plus près !+Tes branches veulent voir le soleil de plus près !\\
  
-Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace  +Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace\\  
-Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin,  +Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin,\\  
-Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,  +Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,\\  
-Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !+Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !\\
  
-Nous avons salué des idoles à trompe ;  +Nous avons salué des idoles à trompe ;\\  
-Des trônes constellés de joyaux lumineux ;  +Des trônes constellés de joyaux lumineux ;\\  
-Des palais ouvragés dont la féerique pompe  +Des palais ouvragés dont la féerique pompe\\  
-Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;+Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;\\
  
-" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;  +" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;\\  
-Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,  +Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,\\  
-Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "+Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "\\
  
 V V
Ligne 131: Ligne 135:
 VI VI
  
-" Ô cerveaux enfantins !  +" Ô cerveaux enfantins !\\  
-Pour ne pas oublier la chose capitale, +Pour ne pas oublier la chose capitale,\\ 
-Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché, +Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,\\ 
-Du haut jusques en bas de l'échelle fatale, +Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,\\ 
-Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché+Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché\\
  
-La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, +La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,\\ 
-Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ; +Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;\\ 
-L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, +L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,\\ 
-Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;+Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;\\
  
-Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; +Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;\\ 
-La fête qu'assaisonne et parfume le sang ; +La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;\\ 
-Le poison du pouvoir énervant le despote, +Le poison du pouvoir énervant le despote,\\ 
-Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;+Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;\\
  
-Plusieurs religions semblables à la nôtre, +Plusieurs religions semblables à la nôtre,\\ 
-Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, +Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,\\ 
-Comme en un lit de plume un délicat se vautre, +Comme en un lit de plume un délicat se vautre,\\ 
-Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;+Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;\\
  
-L'Humanité bavarde, ivre de son génie, +L'Humanité bavarde, ivre de son génie,\\ 
-Et, folle maintenant comme elle était jadis, +Et, folle maintenant comme elle était jadis,\\ 
-Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : +Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :\\ 
-" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "+" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "\\
  
-Et les moins sots, hardis amants de la Démence, +Et les moins sots, hardis amants de la Démence,\\ 
-Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, +Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,\\ 
-Et se réfugiant dans l'opium immense ! +Et se réfugiant dans l'opium immense !\\ 
-- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "+- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "\\
  
 VII VII
  
-Amer savoir, celui qu'on tire du voyage ! +Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !\\ 
-Le monde, monotone et petit, aujourd'hui, +Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,\\ 
-Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image +Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image\\ 
-Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !+Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !\\
  
-Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; +Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;\\ 
-Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit +Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit\\ 
-Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste, +Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,\\ 
-Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,+Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,\\
  
-Comme le Juif errant et comme les apôtres, +Comme le Juif errant et comme les apôtres,\\ 
-A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, +A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,\\ 
-Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres +Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres\\ 
-Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.+Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.\\
  
-Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, +Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,\\ 
-Nous pourrons espérer et crier : En avant ! +Nous pourrons espérer et crier : En avant !\\ 
-De même qu'autrefois nous partions pour la Chine, +De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,\\ 
-Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,+Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,\\
  
-Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres +Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres\\ 
-Avec le cœur joyeux d'un jeune passager. +Avec le cœur joyeux d'un jeune passager.\\ 
-Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, +Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,\\ 
-Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger+Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger\\
  
-Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange +Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange\\ 
-Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; +Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ;\\ 
-Venez vous enivrer de la douceur étrange +Venez vous enivrer de la douceur étrange\\ 
-De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "+De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "\\
  
-A l'accent familier nous devinons le spectre ; +A l'accent familier nous devinons le spectre ;\\ 
-Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. +Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.\\ 
-" Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Electre ! " +" Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Electre ! "\\ 
-Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.+Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.\\
  
 VIII VIII
  
-Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre ! +Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !\\ 
-Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! +Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !\\ 
-Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, +Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,\\ 
-Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !+Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !\\
  
-Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte ! +Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !\\ 
-Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, +Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,\\ 
-Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ? +Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?\\ 
-Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !+Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !\\
  
-"Para viajar, basta existir"+ 
-Fernando Pessoa a écrit la plupart de ses poèmes sur le voyage, parce qu'il a vécu une longue période au Portugal et il a écrit sur la condition « de l'étranger ».  + 
-Fernando Pessoa : +<html><p><font color=#9400D3 size=2>"Para viajar, basta existir" :<BR> 
 +Fernando Pessoa a écrit la plupart de ses poèmes sur le voyage,<BR> 
 +parce qu'il a vécu une longue période au Portugal et il a écrit sur<BR> 
 +la condition « de l'étranger ».\\</font></p></html> 
 + 
 + 
 +Fernando Pessoa :\\ 
 Viajar? Para viajar basta existir. Vou de dia para dia, como de estação Viajar? Para viajar basta existir. Vou de dia para dia, como de estação
-para estação, +para estação,\\ 
 no comboio do meu corpo, ou do meu destino, debruçado sobre as ruas e as no comboio do meu corpo, ou do meu destino, debruçado sobre as ruas e as
-praças, +praças,\\ 
 sobre os gestos e os rostos, sempre iguais e sempre diferentes, como, sobre os gestos e os rostos, sempre iguais e sempre diferentes, como,
 afinal, as afinal, as
Ligne 227: Ligne 237:
  
 "Qualquer estrada, esta mesma estrada de Entepfuhl, te levará até ao fim do "Qualquer estrada, esta mesma estrada de Entepfuhl, te levará até ao fim do
-mundo"+mundo".\\ 
 Mas o fim do mundo, desde que o mundo se consumou dando-lhe a volta, é o Mas o fim do mundo, desde que o mundo se consumou dando-lhe a volta, é o
 mesmo Entepfuhl de onde se partiu. Na realidade, o fim do mundo, como o mesmo Entepfuhl de onde se partiu. Na realidade, o fim do mundo, como o
-principio, é o nosso conceito do mundo.+principio, é o nosso conceito do mundo.\\
 É em nós que as paisagens tem paisagem. Por isso, se as imagino, as crio; É em nós que as paisagens tem paisagem. Por isso, se as imagino, as crio;
 se as crio, são; se são, vejo-as como ás outras. Para que viajar? Em Madrid, se as crio, são; se são, vejo-as como ás outras. Para que viajar? Em Madrid,
 em Berlim, na Pérsia, na China, nos Pólos ambos, onde estaria eu senão em em Berlim, na Pérsia, na China, nos Pólos ambos, onde estaria eu senão em
-mim mesmo, e no tipo e gênero das minhas sensações?+mim mesmo, e no tipo e gênero das minhas sensações?\\
  
 A vida é o que fazemos dela. As viagens são os viajantes. O que vemos, não A vida é o que fazemos dela. As viagens são os viajantes. O que vemos, não
 é o que vemos, senão o que somos. é o que vemos, senão o que somos.
  
-Nous pouvons comprendre le voyage comme nous l’avons vu jusqu’ici, c'est-à-dire non seulement de voyage, au sens propre du mot, mais aussi de voyages intérieur car ils existent aussi en poésie. La poésie est un genre plus complexe qui demande une culture et des clés de lecture pour la comprendre.  
-Par exemple, si nous n’inscrivons pas Baudelaire dans notre culture on reste dans les sentiments de tristesse. Mais il faut savoir dévoiler le message que cache les images utilisées par le poète. 
-L’invitation au voyage de Baudelaire en français et en italien :  
-Mon enfant, ma sœur, [Mia bambina, sorella mia,] 
-Songe à la douceur [pensa alla dolcezza] 
-D’aller là-bas vivre ensemble! [d'andare a vivere laggiù insieme!] 
-Aimer à loisir, [Amare appagati,] 
-Aimer et mourir [amare e morire] 
-Au pays qui te ressemble! [nel paese che ti somiglia!] 
-Les soleils mouillés [I soli umidi] 
-De ces ciels brouillés [di quei cieli torbidi] 
-Pour mon esprit ont les charmes [hanno per il mio spirito gli incanti] 
-Si mystérieux [così misteriosi] 
-De tes traîtres yeux, [dei tuoi ingannevoli occhi] 
-Brillant à travers leurs larmes. [che brillano attraverso le lacrime.] 
  
-Là, tout n’est qu’ordre et beauté, [Laggiù, tutto non è che ordine e bellezza,] 
-Luxe, calme et volupté. [lusso, calma e voluttà.] 
  
-Des meubles luisants [Lucidi mobili,] +<html><p><font color=#9400D3 size=2> 
-Polis par les ans, [levigati dagli anni,] +Nous pouvons comprendre le voyage comme nous l’avons vu jusqu’ici,<BR> 
-Décoreraient notre chambre; [ornerebbero la nostra stanza;] +c'est-à-dire non seulement de voyage, au sens propre du mot, mais<BR> 
-Les plus rares fleurs [i fiori più rari,] +aussi de voyages intérieur car ils existent aussi en poésie. La poésie<BR> 
-Mêlant leurs odeurs [confonderebbero i loro odori] +est un genre plus complexe qui demande une culture et des clés de lecture<BR> 
-Aux vagues senteurs de l’ambre, [ai vaghi sentori dell'ambra,+pour la comprendre.\\<P> 
-Les riches plafonds, [i ricchi soffitti,+Par exemple, si nous n’inscrivons pas Baudelaire dans notre culture on<BR> 
-Les miroirs profonds, [gli specchi profondi,+reste dans les sentiments de tristesse. Mais il faut savoir dévoiler le<BR>  
-La splendeur orientale, [lo splendore orientale,+message que cache les images utilisées par le poète.</font></p></html> 
-Tout y parlerait [tutto parlerebbe] + 
-À l’âme en secret [nel segreto dell'anima] + 
-Sa douce langue natale. [nella sua dolce lingua natia.]+L’invitation au voyage de Baudelaire en français et en italien :\\<P> 
 +Mon enfant, ma sœur, [Mia bambina, sorella mia,]\\ 
 +Songe à la douceur [pensa alla dolcezza]\\ 
 +D’aller là-bas vivre ensemble! [d'andare a vivere laggiù insieme!]\\ 
 +Aimer à loisir, [Amare appagati,]\\ 
 +Aimer et mourir [amare e morire]\\ 
 +Au pays qui te ressemble! [nel paese che ti somiglia!]\\ 
 +Les soleils mouillés [I soli umidi]\\ 
 +De ces ciels brouillés [di quei cieli torbidi]\\ 
 +Pour mon esprit ont les charmes [hanno per il mio spirito gli incanti]\\ 
 +Si mystérieux [così misteriosi]\\ 
 +De tes traîtres yeux, [dei tuoi ingannevoli occhi]\\ 
 +Brillant à travers leurs larmes. [che brillano attraverso le lacrime.]\\ 
 + 
 +Là, tout n’est qu’ordre et beauté, [Laggiù, tutto non è che ordine e bellezza,]\\ 
 +Luxe, calme et volupté. [lusso, calma e voluttà.]\\ 
 + 
 +Des meubles luisants [Lucidi mobili,]\\ 
 +Polis par les ans, [levigati dagli anni,]\\ 
 +Décoreraient notre chambre; [ornerebbero la nostra stanza;]\\ 
 +Les plus rares fleurs [i fiori più rari,]\\ 
 +Mêlant leurs odeurs [confonderebbero i loro odori]\\ 
 +Aux vagues senteurs de l’ambre, [ai vaghi sentori dell'ambra,]\\ 
 +Les riches plafonds, [i ricchi soffitti,]\\ 
 +Les miroirs profonds, [gli specchi profondi,]\\ 
 +La splendeur orientale, [lo splendore orientale,]\\ 
 +Tout y parlerait [tutto parlerebbe]\\ 
 +À l’âme en secret [nel segreto dell'anima]\\ 
 +Sa douce langue natale. [nella sua dolce lingua natia.]\\ 
 + 
 +Là, tout n’est qu’ordre et beauté, [Laggiù, tutto non è che ordine e bellezza,]\\ 
 +Luxe, calme et volupté. [lusso, calma e voluttà.]\\ 
 + 
 +Vois sur ces canaux [Guarda su quei canali]\\ 
 +Dormir ces vaisseaux [dormire quei vascelli]\\ 
 +Dont l’humeur est vagabonde; [dall'indole vagabonda:]\\ 
 +C’est pour assouvir [è per appagare]\\ 
 +Ton moindre désir [ogni tuo desiderio]\\ 
 +Qu’ils viennent du bout du monde. [che vengono dai confini del mondo.]\\ 
 +Les soleils couchants [I soli al tramonto]\\ 
 +Revêtent les champs, [vestono i campi,]\\ 
 +Les canaux, la ville entière, [i canali, la città intera,]\\ 
 +D’hyacinthe et d’or; [di giacinto e d'oro;]\\ 
 +Le monde s’endort [il mondo s'addormenta]\\ 
 +Dans une chaude lumière [in una calda luce.]\\
  
-Là, tout n’est qu’ordre et beauté, [Laggiù, tutto non è che ordine e bellezza,+Là, tout n’est qu’ordre et beauté, [Laggiù, tutto non è che ordine e bellezza,]\\ 
-Luxe, calme et volupté. [lusso, calma e voluttà.]+Luxe, calme et volupté. [lusso, calma e voluttà.]\\ 
 +Correspondances de Baudelaire\\ 
 +La nature est un temple où de vivants piliers\\ 
 +Laissent parfois sortir de confuses paroles;\\ 
 +L'homme y passe à travers des forêts de symboles\\ 
 +Qui l'observent avec des regards familiers.\\ 
 +Comme de longs échos qui de loin se confondent\\ 
 +Dans une ténébreuse et profonde unité,\\ 
 +Vaste comme la nuit et comme la clarté,\\ 
 +Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.\\ 
 +Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,\\ 
 +Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,\\ 
 +- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,\\ 
 +Ayant l'expansion des choses infinies,\\ 
 +Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,\\ 
 +Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.\\
  
-Vois sur ces canaux [Guarda su quei canali] 
-Dormir ces vaisseaux [dormire quei vascelli] 
-Dont l’humeur est vagabonde; [dall'indole vagabonda:] 
-C’est pour assouvir [è per appagare] 
-Ton moindre désir [ogni tuo desiderio] 
-Qu’ils viennent du bout du monde. [che vengono dai confini del mondo.] 
-Les soleils couchants [I soli al tramonto] 
-Revêtent les champs, [vestono i campi,] 
-Les canaux, la ville entière, [i canali, la città intera,] 
-D’hyacinthe et d’or; [di giacinto e d'oro;] 
-Le monde s’endort [il mondo s'addormenta] 
-Dans une chaude lumière [in una calda luce.] 
  
-Là, tout n’est qu’ordre et beauté, [Laggiù, tutto non è che ordine e bellezza,] 
-Luxe, calme et volupté. [lusso, calma e voluttà.] 
-Correspondances de Baudelaire 
-La nature est un temple où de vivants piliers 
-Laissent parfois sortir de confuses paroles; 
-L'homme y passe à travers des forêts de symboles 
-Qui l'observent avec des regards familiers. 
-Comme de longs échos qui de loin se confondent 
-Dans une ténébreuse et profonde unité, 
-Vaste comme la nuit et comme la clarté, 
-Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. 
-Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, 
-Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, 
-- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants, 
-Ayant l'expansion des choses infinies, 
-Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, 
-Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. 
  
-Enfin, le voyage n'est pas toujours heureux, et l'illusion d'avant le départ est parfois déçue. C’est cette désillusion qui a inspiré du Bellay. Il a réalisé un recueil de sonnets intitulé les regrets, après son voyage à Rome. Il fait part de sa nostalgie de la France et de son dégout de l'Italie. Le sonnet heureux qui comme Ulysse, reflète bien cette désillusion et cette nostalgie.+<html><p><font color=#9400D3 size=2> 
 +Enfin, le voyage n'est pas toujours heureux, et l'illusion d'avant<BR>  
 +le départ est parfois déçue. C’est cette désillusion qui a inspiré du<BR>  
 +Bellay. Il a réalisé un recueil de sonnets intitulé les regrets, après<BR>  
 +son voyage à Rome. Il fait part de sa nostalgie de la France et de son<BR>  
 +dégout de l'Italie. Le sonnet heureux qui comme Ulysse, reflète bien<BR>  
 +cette désillusion et cette nostalgie.</font></p></html>
  
-Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage de Joachim du Bellay : +Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage de Joachim du Bellay :\\ 
-Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,  +Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,\\  
-Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,  +Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,\\  
-Et puis est retourné, plein d’usage et raison, +Et puis est retourné, plein d’usage et raison,\\ 
 Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Vivre entre ses parents le reste de son âge !
  
-Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village +Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village\\ 
-Fumer la cheminée, et en quelle saison +Fumer la cheminée, et en quelle saison\\ 
-Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, +Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,\\ 
 Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
  
-Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux, +Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,\\ 
-Que des palais Romains le front audacieux,+Que des palais Romains le front audacieux,\\
 Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine : Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
  
-Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin, +Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,\\ 
-Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,+Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,\\
 Et plus que l’air marin la doulceur angevine. Et plus que l’air marin la doulceur angevine.