EO I3

COURS-Projet I3 : Intercompréhension, interdisciplinarité et interaction

I3 est un projet de cours plurilingue et interdisciplinaire destiné à former les étudiants de l’université aux pratiques transversales, hybrides et interculturelles du monde professionnel. Porté par des enseignants et chercheurs du Centre de Langues, il cherche à décloisonner les formations en s’appuyant sur les ressources humaines, linguistiques et cognitives variées des enseignants de l’ensemble des facultés et départements de l’institution et des étudiants-eux-mêmes.

Les 3 modalités complémentaires :

  • présentielle (cours TD dispensés par des enseignants de Lyon ou d’établissements partenaires ;
  • distancielle (sur cette même plataforme lingalog) ;
  • interactionnelle (échanges et interactions avec des acteurs du monde réel).


Les 3 piliers du dispositif pédagogique :

  • l’intercompréhension des langues romanes ;
  • l'interdisciplinarité ;
  • l'interaction.


L’interaction

Faire dialoguer les savoirs académiques et les savoirs populaires et périphériques

Aux dimensions plurilingue et interdisciplinaire du projet I3, il faut ajouter la dimension « interactionnelle » qui fait référence d’abord aux interactions entre :

  • les cours TD effectués en présentiel sur le campus de l'Université ;
  • les cours et conférences en ligne, en fonction de la problématique choisie pour le semestre.

Mais on se réfère aussi aux interactions avec les établissements partenaires du projet au sein de la COMUE, puis au niveau national (Mines Paristech) et international (Université Fédérale du Ceará au Brésil, Université Nationale de Colombie, Universidade de Aveiro).
À travers la plateforme numérique, le projet I3 est diffusé bien au-delà de l’institution et suscitera des coopérations pédagogiques ultérieures.

Par interaction, il est aussi question l’interaction entre les enseignants et les étudiants dans la construction du cours :

  • choix du module semestriel parmi les 5 proposés ;
  • travaux des étudiants dans leurs composantes en lien avec la problématique).

Par interaction, on entend finalement, interaction avec les milieux économiques et socio-culturels, invités à prendre part à la construction du cours (interventions en présentiel et en distanciel) et à l’évaluation des étudiants (jurys mixtes du monde académique et du monde extérieur).

L'Intercompréhension des langues romanes

Une pratique linguistique et une stratégie cognitive

D’après Eric Castagne (1), l’intercompréhension est à la fois une pratique linguistique et une stratégie cognitive qui permet :

  • d’accéder à un plus large éventail de connaissances produites en version originale ;
  • d'échanger plus efficacement des idées et des innovations industrielles ;
  • de mieux négocier des contrats ;
  • d’évaluer la fiabilité des informations et des connaissances.

Une stratégie pédagogique et professionnelle
L’intercompréhension des langues romanes en ouvrant aux étudiants un accès plus direct aux connaissances produites dans les pays du Sud de l’Europe et de l’Amérique Latine, devient aussi pour nous une stratégie pédagogique et professionnelle dans le contexte de la région Rhône-Alpes qui se construit comme un carrefour économique et culturel du Sud-ouest de l'Europe et qui peut devenir une plateforme privilégiée des échanges avec l'Amérique Latine.

Des coopération locales, nationales et internationales
De ce point de vue ce projet est le fruit d'un ensemble de coopérations menées depuis une dizaine d'années et impliquant plusieurs établissements universitaires au niveau local, national et international. Il associe divers institutions françaises et étrangères dans le cadre d'une démarche interdisciplinaire et plurilingue motivée par le développement des échanges internationaux et le besoin de répondre de manière plus adaptée aux nouveaux enjeux suscités par les crises sociales, économiques et épistémologiques qui touchent les mondes de l'éducation, de l'emploi et de la recherche.

Parmi les antécédents de ce projet citons notamment : le développement de la mobilité étudiante en lien avec les pays du Sud de l'Europe (Espagne, Italie, Portugal) et de l'Amérique Latine (Mexique, Brésil, Argentine, Uruguay, Chili, Colombie, etc. ) ; l'existence de projets avec ces pays et de réseaux pilotés par l’université Lyon2 et ses partenaires de la COMUE (projet Miriadi d'intercompréhension des langues à distance, dispositif Minerve et projet sur la dimension économique de l'espagnol pilotés par Lyon 2, masters en double-diplôme franco-italiens (Lyon 3), projet de master en innovation éducative et gestion de la connaissance avec l'Amérique Latine (INSA de Lyon), etc.

(1) CASTAGNE, Eric, (2007), L'intercomprehension : un concept qui demande une approche multidimensionnelle, Actes du Colloque Diálogos em Intercompreensão, Lisbonne, 6, 7 et 8 septembre 2007, Disponible sur : http://redinter.eu/dialintercom/Post/Painel8/40.pdf, consulté le 6/10/2014.


L’interdisciplinarité

À la fois un concept, une méthode et une posture, l'intercompréhension doit être développée en concertation avec les différentes formations dans le cadre d’approches scientifiques et pédagogiques transversales.

Les données ne sont plus interprétées ainsi par le seul filtre disciplinaire. Il ne s'agit plus seulement de combiner la multiplicité des points de vue disciplinaires, mais d'opérer une véritable immersion ou percolation des disciplines.(1) On le voit, intercompréhension et interdisciplinarité sont toujours complémentaires lorsqu’il s’agit de penser entre les disciplines et entre les langues.(2)

L’objectif du projet I3 n’est pas d’organiser les enseignements à partir des langues romanes impliquées (français, italien, espagnol, portugais, roumain, catalan) ni à partir des contenus disciplinaires propres aux différentes composantes (départements et facultés) de l’université Lumière Lyon 2, mais autour des problématiques transversales suivantes :

  • la gestion des villes : mobilités, réseaux, urbanisation, recyclages et environnement ;
  • l’Europe : défis politiques, économiques, sociaux et environnementaux ;
  • cultures et Savoirs : les nouvelles médiations culturelles, sociales et scientifiques ;
  • le défi environnemental : biodiversité, santé, habitat, écologie…
  • l’éducation à l’ère de la globalisation et du numérique.


(1) Anne-Françoise SCHMID, Muriel MAMBRINI DOUDET, Armand HATCHUEL, Une nouvelle logique de l'interdisciplinarité, Nouvelles Perspectives en Sciences Sociales, vol.7, n° 1, 2011, p.124.
(2) WISMANN, Heinz, 2012, Penser entre les langues, Paris, Albin Michel, 314 p.